Si vous suivez les blogs, conférences ou tables rondes de conseils pour les musiciens, il ne vous a sans doute pas échappé qu’est apparu récemment un nouveau concept très à la mode : l’artiste-entrepreneur.
De prime abord, cela peut paraître séduisant, d’autant qu’il semble répondre à une réalité déjà vécue par de nombreux artistes auto-produits, multi-casquettes.
Pour autant, ce concept pose quelques questions qu’il me semble important que vous ayez à l’esprit avant de vous lancer dans cette aventure.
Notamment si vous envisagez de payer pour une des multiples « formations » qui, surfant sur la mode, fleurissent actuellement et vous promettent de maitriser tous les outils et les aspects du music-buisness 2.0.
Tout d’abord, comment en sommes-nous arrivés là ?
Il semblerait qu’il fût un temps, où les acteurs professionnels s’investissaient beaucoup plus tôt dans la phase de développement des projets artistiques.
Aujourd’hui, s’ils le font, c’est à un stade de développement bien plus avancé.
Ce qui oblige l’artiste, déjà multi-casquettes dans le cadre d’une auto-production, à assurer des missions autrefois prises en charge par des professionnels de la profession.
La question de l’arbitrage : qui tranche en cas de désaccord entre l’artiste et l’entrepreneur ?
C’est peut-être la principale problématique posée par ce concept d’artiste-entrepreneur. En effet, le temps du buisness est rarement le même que celui de l’artistique.
J’ai pu remarquer que, souvent, les managers avaient une impatience pas toujours compatible avec le rythme de l‘artiste.
Donc, si vous devenez artiste-entrepreneur, et qu’il y désaccord entre l’artiste et l’entrepreneur, qui aura le dernier mot ?
And last but not the least, quel était votre rêve de gosse ? Devenir artiste ou entrepreneur ?
Que les acteurs de l’industrie musicale aient envie de promouvoir le statut d’entrepreneur soit.
Mais tout comme il semble évident que tous les entrepreneurs n’ont pas nécessairement une fibre artistique, pourquoi les artistes devraient-ils tous avoir la fibre entrepreneuriale ?
Aujourd’hui un artiste sait qu’il est probable qu’il vende plus de merchandising que de musique enregistrée. Pour autant, a-t-il envie de se lancer dans l’industrie textile pour créer, et vendre des t-shirts ?
Artistes, avez-vous envie de devenir entrepreneur ?
Combien jouent cette carte, ne réussissent pas en tant qu’entrepreneur puis se perdent et s’éteignent en tant qu’artiste ?
La petite flamme qui anime un artiste ne mérite-t-elle pas d’être protégée ?
Conclusion
Il semble évident que le modèle sur lequel fonctionnait l’industrie musicale est devenu obsolète et qu’elle peine à en trouver un nouveau. Pour autant, du point de vue de l’artiste, ce concept d’artiste-entrepreneur ne me paraît pas être une bonne solution.
Combien de temps vous restera-t-il pour l’artistique ?
N’est-il pas plus sage de dépenser de l’énergie à chercher un entrepreneur pour développer votre projet ?
A ce propos, je m’interroge : comment se fait-il que les vendeurs de « formations » et autres « conseils » ne développent pas des projets artistiques professionnels ? (puisqu’ils savent comment faire 😉 )
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J’ai suivi une formation music business et c’est sérieux. Le formateur fait des visios regulieres et te montrent ses projets et avancées et reussites. Et ce qui ne marche pas aussi. Apres il faut que l’artiste est envie de se gerer et ne plus dependre de quelqu’un ni se faire enflouer avec les taux de royalties ridicules qu’on lui donne.
Intéressant.
Quand vous parlez de formation sérieuse, vous voulez dire que suite à cette formation, les stagiaires arrivent à développer leurs projets professionnellement ?
Si oui, je serais très intéressé d’en savoir plus, car je connais beaucoup d’artistes qui seraient intéressés.
A moins que ce ne soit une info confidentielle ?
Merci pour vos témoignages.