Vous souhaitez devenir accompagnateur-conseil ou coach et vous vous demandez si vous avez les compétences pour ?
Au cours des huit années passées comme Responsable du Pôle Accompagnement de Fleury Goutte d’Or, j’ai du recruter une équipe d’accompagnement de 10 personnes.
Il était prévu que j’en assure la formation en interne, pour autant il m’a fallu préciser les points qui me semblaient indispensables pour être un bon accompagnateur.
En plus d’une évidente qualité d’écoute, il y a trois points qui me semblent essentiels :
- Avoir un vécu de musicien.ne à partager
- Etre humble et bienveillant.e
- Savoir être patient.e et attendre le bon moment
- Avoir un vécu de musicien.ne à partager
C’est la base de tout : votre expérience du métier de musicien. C’est ce vécu qui va nourrir votre action d’accompagnement.
La posture de l’accompagnement est comparable à celle du compagnonnage dans les métiers d’Art : un « ancien » expérimenté qui va transmettre son savoir-faire à un « plus jeune ». Le « plus jeune » dans le sens du métier, pouvant être plus âgé !
Comment imaginer transmettre, sans pratiquer soi-même ?!?
Nombre de coachs n’ont plus aucune activité artistique, ne montent plus sur scène.
Pour autant ils ou elles coachent avec pour seule « légitimité » de faire partie de l’équipe d’une Smac ou du département « Musiques actuelles » d’un Conservatoire !
Cela peut sembler incroyable, pour autant, certaines structure qui ont fait de la « formation » leur fond de commerce n’hésitent pas à proposer leurs « formations » à des régisseurs, des techniciens ou même des managers !
Peut-être est-ce la manne des financements sur les crédits de la formation continue qui incite à proposer ces « formations », laissant croire que tout le monde peut devenir accompagnateur ou coach en quatre jours ?
J’ai même eu vent de formateur.trice.s en accompagnement qui eux-mêmes n’accompagnent pas de projets, ou très peu…. Ce sont juste de des théoricien.ne.s de l’accompagnement !
Je me souviens du directeur d’une de ses structures qui, n’étant jamais monté sur scène, expliquait dans un ouvrage, qu’il trouvait sa légitimité à coacher des artistes du seul fait d’avoir assisté à de nombreux concerts (sic).
En studio de répétition, d’enregistrement ou sur scène, le groupe va immédiatement vouloir vous tester et s’assurer de votre légitimité avant de vous faire confiance, et cela ne s’acquiert pas en une semaine !
2. Etre humble et bienveillant
Savoir se mettre réellement au service du projet, en toute humilité et avec bienveillance.
Je dis toujours aux groupes que j’accompagne : « Personne ne peut savoir mieux que vous comment vous voulez sonner. »
Je ne suis pas un directeur artistique et je me mets au service de… sans velléité de direction artistique.
D’où l’importance, à mes yeux, que les accompagnateurs et coachs aient leur propre projet artistique et continuent à monter régulièrement sur scène pour s’épanouir.
Afin qu’ils puissent résister à la tentation de se transformer en directeur artistique-arrangeur-réalisateur.
3. La patience
Savoir être patient et attendre le bon moment.
En Accompagnement, le plus important n’est pas ce que l’on a à dire au groupe, mais le moment que l’on va choisir pour le dire.
Les propositions et suggestions viennent en réponse à un questionnement du groupe. Si le groupe ne se questionne pas et-ou n’identifie pas de problème, il ne sert à rien de lui donner de l’information.
En accompagnement, il va falloir être patient, se retenir de dire, accepter d’être frustré. Attendre le bon moment, celui où le groupe sera demandeur et prêt à entendre.
En accompagnement, à la différence du coaching et de l’enseignement, c’est l’apprenant qui décide, de la direction mais aussi du rythme d’apprentissage.
L’autre différence réside dans le rapport au temps, l’Accompagnement induit une notion de parcours et un questionnement qui s’inscrit dans le temps, quand le coaching, notamment en résidence scénique, cherche (parfois à tort !) à donner des réponses immédiates.
Conclusion
Comme pour l’enseignement, difficile d’imaginer être accompagnateur ou coach si vous n’avez pas un vécu et une actualité de musicien à partager.
Ensuite il vous faudra être capable de vous mettre « au service de », quand bien même la direction voulue par le groupe ne correspondrait pas à ce que vous auriez souhaité proposer et ce, toujours avec bienveillance.
Gardez vos envies pour votre propre projet artistique !
Enfin, votre capacité à attendre le moment opportun pour proposer sera une clé de votre réussite.
A noter que nombre de coachs préfèrent la facilité d’être directif.ve.s afin que que le groupe ait l’impression d’avoir un résultat, quand bien même ce résultat ne soit qu’à très court terme !
Et…. méfiez-vous des « formations » en quatre jours…. 😉
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