Question récurrente :
- Pour les professionnels de l’accompagnement qui ont souvent la crainte d’aller trop loin.
- Pour les groupes qui craignent de perdre le contrôle de leur projet.
Bien évidemment qu’un coaching va avoir une influence sur la dimension artistique du projet. Et alors ?
C’est une question fréquemment abordée lors des tables rondes et autres journées professionnelles sur l’accompagnement dans les musiques actuelles. Pourtant cette question n’a que peu d’importance.
Le plus important reste la posture du coach et la méthode qu’il va mettre en oeuvre.
Le groupe acceptera que le coach influe sur l’artistique à 3 conditions :
- Que la posture du coach soit bien claire
- Que le déroulé du coaching soit précisé
- Que le coach reste neutre dans ses propositions
Ma posture de coach
J’assume une posture non-directive.
En effet, accompagner c’est être à côté et avancer dans la direction et au rythme choisi par l’artiste ou le groupe que j’accompagne.
Il doit comprendre que mes propositions sont bienveillantes et désintéressées (on en parle ici).
Ma méthode de coaching
Ensuite, il est indispensable de bien préciser le déroulé et de le faire valider par chaque membre du groupe. D’autant plus si le projet est porté par un auteur-compositeur-interprète accompagné par des musiciens un peu moins impliqués.
C’est la condition sine-qua-none pour que le coaching soit efficace.
Que chacun des membres du groupe à essayer tout ce que je vais lui proposer.
Lorsque je rencontre un groupe, je lui présente ce qui va se passer, en 4 étapes :
- L’audition en studio ou sur scène,
- L’entretien et la mise à jour des objectifs,
- L’essai de ce que je vais proposer. Ce point est non négociable, et il est parfois nécessaire que le groupe prenne un peu de temps sur cette étape avant de passer à l’étape suivante. La première réaction face au changement pouvant être « c’était mieux avant ! ».
- Puis la validation de tout ou partie de la proposition.
Avec un tel déroulé, savoir si je touche à l’artistique ou pas, n’a aucune d’importance. Puisqu’au final, c’est le groupe, et lui seul, qui décide et valide ou non, les changements.
J’ai remarqué que cette posture était très rassurante et confortable pour les groupes.Notamment ceux qui ont eu à faire à des coachs plus directifs.
De ceux qui n’hésitent pas à dire « il faut que… » ou « j’ai besoin que tu me donnes… » et autres expressions sans appel qui ne laisse que peu de place au libre-arbitre du groupe.
Toutefois, il y a un piège à éviter !
Souvent au yeux du groupe, je suis « Celui (ou Celle)-Qui-Sait », avec les majuscules !
Et beaucoup de groupes préfèrent céder à la facilité de systématiquement valider mes propositions plutôt que de les questionner.
C’est tellement plus facile !
Toujours dans le but d’encourager l’auto-gestion de la direction artistique du groupe, j’ai testé une technique qui fonctionne à tous les coups pour éviter cet écueil.
Ma technique pour éviter ce piège ?
C’est très simple : après avoir fait une proposition argumentée et dès que le groupe l’a validée, j’en fais une seconde. Très différente, voir même complètement opposée, mais tout aussi argumentée. (parfois cela me demande un gros effort d’imagination !)
Arrive alors le moment où le groupe ne comprend pas trop et demande « mais alors ? qu’est-ce qu’on fait ? »
Et je réponds :
« Essayez et choisissez ! Souvenez-vous : personne (!) ne peut savoir mieux que vous comment vous voulez sonner. Même le meilleur des accompagnateurs, coachs, directeur artistique ou … »
(remplacez les points de suspension par n’importe quel métier de professionnel de la musique et-ou de la transmission 😉 )
Pour résumé, peu importe que l’on touche à l’artistique ou pas si :
- La posture du coach est vraiment non-directive et clairement présentée et comprise,
- le déroulé est clair : objectif -> proposition -> essai -> validation (ou pas),
- Le coach est en mesure de faire au moins deux propositions à chaque demande du groupe.
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